Un plaidoyer pour «un rail plus efficace au bénéfice du climat»
Quatre associations et institutions (Navetteurs.be, Inter-Environnement Wallonie, les Amis du Rail Halanzy et la Cellule Ferroviaire du Service Public de Wallonie) viennent de rédiger un plaidoyer pour le rail, à la veille des roadshows de juin 2019 et du nouveau plan de transport 2020.
Les associations Navetteurs.be, Inter-Environnement Wallonie, les Amis du Rail Halanzy et la Cellule Ferroviaire du Service Public de Wallonie se sont réunis récemment pour rédiger un plaidoyer commun en faveur du rail, et pour rappeler le rôle fondamental que peut et doit jouer le rail face aux défis sociétaux actuels. Pour ces 4 associations ou institutions, « une meilleure offre ferroviaire est possible et vivement attendue par les citoyens. »
Vendredi, lors d’une visite à Libramont d’une entreprise travaillant dans le secteur ferroviaire (CML Industries, lire ci-dessus), le ministre François Bellot a justement rappelé les enjeux et les défis liés au rail, la volonté publique étant de doper ce secteur de mobilité en croissance continue, avec une fréquentation de + 3% en 2017 et en 2018 (lire Le Soir + de ce mardi 21). Les investissements ferroviaires sont d’ailleurs conséquents et continus ces dernières années, pour moderniser l’infrastructure, comme c’est le cas sur la ligne Namur-Luxembourg, a-t-il rappelé en détail. Plus de trains, moins de voitures.
Pour les 4 associations signataires, « le contexte de mobilisation en faveur du climat confirme la pertinence des objectifs ambitieux repris dans la vision wallonne de la mobilité pour 2030. Y diminuer la part modale de la voiture de 80 à 60% est une priorité. Pour ce faire, il faut revoir progressivement notre aménagement du territoire et parvenir à proposer d’autres solutions de déplacements attractives, disent-elles. Développer des services de transport en commun fiables, avec le rail comme épine dorsale, est la voie à suivre. » A la veille du scrutin fédéral et régional, Navetteurs.be, Inter-Environnement Wallonie, les Amis du Rail Halanzy et la Cellule Ferroviaire du Service Public de Wallonie veulent éveiller l’attention sur quelques points particuliers qui méritent une amélioration rapide. « Il s’agit d’assurer davantage de qualité et de fiabilité du service ferroviaire en agissant sur plusieurs éléments cruciaux pour une utilisation accrue du rail auprès des voyageurs actuels et potentiels.
Tout d’abord, la vétusté et le manque d’entretien préventif et régulier du matériel roulant utilisé sur certaines lignes wallonnes conduisent à des pannes à répétitions. Cette situation vient perturber le quotidien des utilisateurs, par des limitations du nombre de voitures disponibles, ou pire, par la suppression de trains. Les voyageurs transfrontaliers subissent en plus les conséquences des retards dans l’homologation du matériel. Ces problèmes sont connus et doivent être traités plus rapidement. Il y a une vraie lassitude des voyageurs quant aux perturbations régulières qui découlent notamment des chantiers en cours sur l’infrastructure. Pour une meilleure gestion des chantiers.
Il n’est pas question de remettre en cause l’utilité des travaux – une maintenance suffisante des infrastructures est la clé pour un service ferroviaire fiable – mais de questionner l’organisation et la gestion des chantiers. Plusieurs lignes sont sujettes à de nombreux travaux en cours simultanément. La succession de plusieurs tronçons à voie unique sur une même ligne perturbe non seulement la circulation des trains sur cette ligne, mais a des répercussions sur l’ensemble du réseau. Bien entendu, il ne s’agit pas d’étaler davantage dans le temps l’avancée de travaux longuement attendus (ex. modernisation de l’axe Namur- Luxembourg) mais de tendre à une meilleure planification des travaux en vue de réduire l’impact sur les voyageurs, et surtout
d’assurer une information claire aux clients », estime le quatuor de signataires. Enfin, dernier point soulevé, « une amélioration devrait pouvoir être apportée à la lisibilité de l’offre. Celle-ci n’est pas toujours compréhensible par le grand public et perd donc en attractivité. Certains trains sur une même ligne et avec une même
appellation (IC) sont lents et d’autres rapides. Certains trains avec une même origine et destination affichées peuvent avoir des itinéraires complètement différents. Par ailleurs, la SNCB ne valorise pas suffisamment ses propres canaux de communication. Les nouveaux services disponibles à différents endroits du territoire, par exemple lors d’un nouveau plan transport, méritent une publicité efficace et ciblée dans les trains et les gares concernées. Nous éveillons l’attention sur la nécessité d’intégrer ces revendications lors des discussions avec les entreprises publiques ferroviaires et au moment de l’élaboration des documents faîtiers de la politique ferroviaire : les contrats de gestion, les plans d’investissements et le futur plan transport 2020.
La résolution de ces points contribuera à faire du rail une alternative crédible et efficace pour tous types de déplacements et à rencontrer ainsi les différents enjeux climatiques, sociétaux et économiques. Une première étape-clé consistera à l’élaboration de choix ambitieux en la matière.»
Exclusivité de ce CP dans Le Soir et La Meuse, par Jean-Luc Bodeux
LS_22062019_4assoc. mettent la pression sur SNCB_p.20
