La province de Luxembourg, la plus grande de Belgique, est véritablement le poumon vert de la Belgique et à ce titre son statut mérite d’être préservé autrement que par la seule transformation d’anciennes lignes ferrées en pistes cyclables…
Pour autant la mobilité douce est importante mais elle doit être pensée dans une approche globale de la réduction de l’emprunte carbone.
En effet, peut- on accepter que 7 jours sur 7 des centaines de camions transitent par notre province en polluant notre environnement alors que la solution ferroviaire reste la seule à garantir une décarbonation durable de notre région qui plus est, lorsque cela est inscrit dans les lignes de route de la politique de ce gouvernement fédéral.
La province de Luxembourg dispose d’une infrastructure ferroviaire qui a souvent fait l’objet de simplifications et de suppressions de lignes sans que le monde, politique et économique, ne se préoccupe des conséquences à court terme.
Pourtant, la décarbonation de la province de Luxembourg ne pourra se faire efficacement que grâce au ferroviaire. La Suisse a compris ce concept depuis longtemps. Pour information, la tonne/km transportée par fer a une emprunte carbone 8 fois moindre que la tonne transportée par camion.
On entend régulièrement de la part d’Infrabel que la ligne qui vient d’être supprimée ne sera à nouveau rendue exploitable que s’il y a un projet solide…
On peut se poser la question du rôle sociétal d’Infrabel sociétaire de l’état, dans les projets de développement durable… C’est évident qu’une ligne fermée ou supprimée ne va pas intéresser les professionnels du transport ce qui motive Infrabel avec l’accord de tous les niveaux de pouvoir de continuer le démantèlement de lignes dans notre province.
Si l’on se donne le temps de la réflexion et de l’étude on s’aperçoit que la province offre encore des opportunités de développement du transport par fer à condition de se poser les bonnes questions et d’y répondre rapidement :
La première question étant : Les acteurs politiques et économiques régionaux ont-ils la volonté d’investir sur des projets de développement ferroviaire pour assurer un développement durable de nos ressources ? La réponse est essentielle.
La seconde question étant : Que faut-il comme infrastructure efficace pour attirer les clients potentiels et permettre un modal shift à savoir le transfert du camion vers le rail ?
Les infrastructures existent mais elles sont soit supprimées, soit en passe de l’être, soit inadaptées.
La troisième question étant : Existe-t-il des acteurs du secteur ferroviaire intéressés par ce schéma de transport ?
Oui, c’est évident que sur le corridor fret Nord-Sud, avoir des possibilités de chargement et de massification de volumes au niveau de la province de Luxembourg intéresse fortement les entreprises ferroviaires. Seul le Terminal Container d’Athus est actif et c’est insuffisant. Ce secteur qui est privé est d’ailleurs appelé à se développer plus facilement grâce au 4° paquet ferroviaire qui rend l’accès possible au ferroviaire pour des moyennes entreprises.
Donc en plus de la décarbonation, il y a de la création et de la diversification de l’emploi.
Comment faire et quel projet ?
Le site logistique de Molinfaing est bien situé mais inadapté pour le ferroviaire, les accès sont difficiles, les derniers essais l’ont montré mais rien d’impossible.
Une étude simple avec les acteurs du secteur des entreprises ferroviaires mettrait en évidence les points à corriger et à développer pour rendre ce site efficace.
La ligne 155 actuellement condamnée doit être à nouveau exploitable, cette voie a un véritable potentiel de chargement et de stockage.
La ligne 163 qui est suspendue depuis bien trop longtemps avait et a depuis le développement industriel de la région de Bastogne aussi un potentiel pour les chargeurs. La réouverture complète ou partielle de cette ligne avec sa connexion possible sur Molinfaing est un véritable point positif. Celui-ci pourrait être d’ailleurs connecté avec Courtil.
L’objectif étant d’alimenter le site de Molinfaing comme un hub marchandises avec des possibilités de stockage et de chargement pour le trafic combiné. Ce type de trafic est une part importante de la solution du transport marchandises qui ne fera qu’augmenter les prochaines années.
L’intérêt du site de Molinfaing c’est sa capacité de développement et ses possibilités de connexion avec le port d’Anvers et le dry port de Liège tout en étant une étape obligée pour le transit routier.
Tout cela à un coût mais la transition écologique aura coût pharamineux si un projet de ce type ne se développe pas en province de Luxembourg.
La mobilité douce n’est pas oubliée, elle reste bien présente et elle sera la première à profiter de la réouverture de lignes régionales comme la ligne 163 et la ligne 155.
Acceptera-t-on de maintenir un transit routier qui ne cesse d’augmenter à travers notre province ? Regardez un peu l’exemple d’Etalle et sa route en piteux état depuis des années, qu’emprunte un charroi de camion chaque jour pour se rendre à l’usine Valert, alors que le rail est juste à côté.
Il serait temps de se mettre autour de la table avec les vrais acteurs et de définir des priorités réalistes cohérentes pour la décarbonation de la province de Luxembourg qui occupe une position géographique et stratégique unique en Europe.
Il y a assez d’entreprises demandeuses et qui œuvrent/militent en faveur de l’écologie, tant dans le secteur du bois que l’agroalimentaire et autres dépôts important de carburant (Esso sur Bastogne, Total sur Marbehan).
Soyons créatifs, prouvons notre ardeur d’avance, c’est l’avenir de la province de Luxembourg !
Bien à vous,
Michaël JACQUEMIN
Porte-parole des Amis du Rail ARH Luxembourg A.S.B.L.
GSM : 0032/478-50.25.18
Revue de presse: L’Avenir Luxembourg